
Le développement de l’hydrogène s’inscrit dans l’objectif européen d’atteinte de la neutralité carbone en 2050 décliné aux niveaux nationaux. L’hydrogène devient ainsi une solution nécessaire pour décarboner les secteurs où il n’existe pas de solutions alternatives, notamment dans les transports très longues distances ou certaines industries.
Des objectifs très ambitieux de développement de l’hydrogène produit par électrolyse ont été définis au niveau européen en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 pour mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles russes d’ici 2030. En parallèle, un cadre réglementaire a été mis en place pour réduire les émissions de l’Union européenne de 55% en 2030 par rapport à 1990. Ce cadre réglementaire impose un taux d’incorporation d’hydrogène renouvelable dans l’hydrogène total consommé par l’industrie européenne de 42% en 2030, ainsi qu’un taux minimum d’incorporation dans les transports. Par ailleurs, d’autres textes sectoriels imposent des mandats d’incorporation spécifiques, notamment de kérosène de synthèse produit à partir d’hydrogène dans l’aéronautique.
Dans le même temps, les Etats européens se sont dotés de stratégies nationales pour faire émerger une chaîne de valeur hydrogène identifiée comme stratégique sur leur territoire. Avec son « plan » lancé dès 2018 et sa stratégie hydrogène publiée en 2020, la France fait partie des pays précurseurs en matière de définition d’ambition pour développer le secteur. Celle-ci a été confirmée en 2025. L’Allemagne s’est également dotée de sa propre stratégie en accordant une place particulière à l’hydrogène dans l’intégration des énergies renouvelables croissantes dans son mix énergétique. Le Royaume-Uni a aussi mis en place des politiques publiques ambitieuses de financement de premiers projets sur son territoire afin d’accélérer l’émergence de la filière.